21 Juin 2023
Marion Leroux, âgée de 19 ans, a reçu le 4e Prix ex-aequo avec deux autres candidats du Challenge Foie Gras
Lire l'articleLe Foie Gras fait la quasi-unanimité auprès des Français ! Ils sont plus de 9 sur 10 (91 %) à déclarer en consommer et même près de 8 sur 10 (79 %) à le classer n°1 des incontournables des fêtes de fin d’année[1] ! De belles déclarations qui se concrétisent en actes d’achat. Les ventes de Foie Gras en hypers et supermarchés ont en effet progressé de +0,8 % en volume et 1,1 % en valeur en 2021 vs 2020[2]. Le Foie Gras réunit même davantage de ménages acheteurs qu’en 2019, période pré-Covid : 40,5 % en 2021 vs 38,4 %[3]. En restauration, le Foie Gras a fait son grand retour sur les tables mais pâtit de la baisse de fréquentation des établissements ainsi que d’un manque de disponibilité sur le Foie Gras cru. Ce dernier est en effet victime de ruptures en raison de l’épisode d’influenza aviaire (H5N8) qui a touché la filière au cours de l’hiver 2020-2021. Cette nouvelle épizootie a également empêché bon nombre de ventes directes au moment des fêtes chez les producteurs du Sud-Ouest, n’ayant pu reconstituer des stocks suffisants pour assurer la saison. à nouveau victime d’un virus très agressif (H5N1) cet hiver 2021-2022, le même bassin des Landes/Gers/Pyrénées-Atlantiques subit actuellement un vide sanitaire et l’influenza aviaire, désormais présente dans les Pays de la Loire, risque de peser lourd sur l’offre disponible en fin d’année. Un nouveau coup dur pour les professionnels de la filière, qui font également face à des hausses historiques de leurs coûts de production et à une prise en compte très insuffisante de ces hausses par les distributeurs au 1er mars 2022, qui amène la filière à réclamer une nouvelle négociation des prix.
Depuis l’automne, la filière est confrontée à son 4e épisode d’influenza aviaire. D’une extrême agressivité, il a entraîné la mise à l’arrêt complet des élevages d’un territoire du Sud-Ouest, qui représente 40 % de la production française de Foie Gras. Et, alors que le processus de redémarrage doit débuter le 29 mars prochain dans cette région, c’est désormais au tour des Pays de la Loire d’être touchés depuis fin février. Cette arrivée soudaine et inattendue concerne localement toutes les productions avicoles, sans distinction, et assombrit encore un peu plus les perspectives de la filière du Foie Gras pour 2022. Entre 2019 et 2021, la production française de Foie Gras a en effet déjà chuté de plus de 30 % et l’offre disponible va continuer à se réduire en 2022.
Les professionnels avertissent déjà qu’un nouveau recul de l’offre est inéluctable cette année, mais que son amplitude dépendra de l’évolution de l’épizootie dans les Pays de la Loire. La région fournit en effet 72 % des canetons de la filière, indispensables au redémarrage de la production dans le Sud-Ouest. Tous les acteurs sont mobilisés aux côtés des autorités pour maîtriser au plus vite la propagation dans la région.
En outre, l’Interprofession du CIFOG tient à saluer la forte mobilisation des Pouvoirs publics en ce sens ainsi que les décisions prises par le ministre de l’Agriculture en faveur des indemnisations sanitaires et économiques.
Tout est mis en œuvre pour protéger les outils de sélection et de reproduction de toutes les filières avicoles dans les Pays de la Loire et un protocole sécurisé de sortie des œufs à couver et des canetons a également été mis en place pour permettre de redémarrer les élevages dans le Sud-Ouest.
Par ailleurs, alors que toutes les mesures prises dans la feuille de route signée le 8 juillet dernier ont été mises en œuvre : mise à l’abri des animaux, baisse de densification de la production de palmipèdes dans les zones à risque de diffusion (ZRD) avec un allongement d’1 semaine du vide sanitaire du 15 octobre au 15 février… la filière travaille collectivement à analyser la situation afin d’établir un nouveau plan d’actions visant à prévenir ce type d’événement dans les années à venir.
Cependant, la situation est aujourd’hui dramatique pour les professionnels qui doivent, dans le même temps, faire face à une hausse spectaculaire de leurs coûts de production, aggravée par le conflit ukrainien. Dans ces conditions extrêmes, la filière regrette le manque de solidarité de certains distributeurs et appellent à de nouvelles négociations commerciales. La situation est en effet critique pour beaucoup de professionnels, dont les coûts s’accroissent de façon exponentielle et bien au-delà des matières premières agricoles. Leur équilibre financier déjà précaire pourrait basculer en raison de la hausse des prix des aliments pour leurs animaux (+22% en 1 an), de l’énergie, du transport, des emballages… mais également des surcoûts liés à la mise en œuvre des mesures de biosécurité et des pertes financières liées à l’Influenza aviaire. Seule une revalorisation des prix de la part de la distribution peut leur permettre d’envisager la poursuite de leurs activités.
S’ils sont concentrés sur les moyens de sortir d’une double crise sanitaire et financière sans précédent, les professionnels n’en n’oublient pas moins leur motivation première : proposer un mets de qualité pour offrir de véritables moments de plaisir aux consommateurs. C’est pourquoi ils reconduisent leurs actions de transparence et de pédagogie pour accompagner les consommateurs dans leurs envies de dégustation et de découverte : Portes Ouvertes à l’occasion des Journées du Patrimoine, Semaine du Foie Gras dans les restaurants, exposition en télévision en partenariat avec les grandes émissions culinaires de TF1 et de M6, animations sur les réseaux sociaux en collaboration avec l’Ambassadeur de la filière Adrien Cachot, finaliste de Top Chef 2020, etc.
[1] Source : enquête CIFOG / CSA décembre 2021
[2] Source : IRI
[3] Source : Kantar – tous circuits 2021
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