19 Déc 2016
Samedi dernier, les Carnets de Julie nous ont emmené à la découverte du Magret de canard ! De l’antiquité à la cuisine de demain, Julie, accompagnée …
Lire l'article2023 est une année charnière pour la filière du Foie Gras de France, annonciatrice d’un renouveau tant attendu. Après trois années de crise, les professionnels espèrent enfin voir s’éloigner le spectre de l’Influenza Aviaire grâce au rempart de la vaccination, qui, en complément de leurs mesures de biosécurité, a permis de maitriser la diffusion du virus. En effet, débutée le 2 octobre dernier, la campagne de prophylaxie, qui est à la fois une première mondiale et une technique de vaccination classique, a très certainement déjà permis de constater ses premiers effets durant l’hiver 2023-2024. Les filières avicoles ne déplorant que 10 foyers, contre 402 à la même époque un an plus tôt. La production de la filière a ainsi progressé de +21 % en 2023 par rapport à 2022, permettant les premiers retours de Foie Gras mi-cuit en magasin dès les fêtes de fin d’année.
Ainsi, dès Noël, dans un contexte pourtant difficile pour le marché des produits festifs, les achats de Foie Gras se sont notamment distingués par leur montée en gamme. Dans les hypers et supermarchés, les achats de Foie Gras entier (52,7 % du marché) sont en hausse de +10,2 % en volume et de +18 % en valeur sur la saison festive 2023 par rapport à la même période en 2022. De plus, alors que les stocks de conserves avaient été épuisés l’an passé, les achats de Foie Gras mi-cuit ont résisté grâce à une meilleure disponibilité. En hypers et supermarchés, ils ont ainsi progressé de +10,6 % en valeur sur la saison festive, avec un volume d’achats stabilisé à -0,5 % par rapport à la même période l’an passé.[1]
Ces chiffres montrent l’enthousiasme inébranlable des Français pour le Foie Gras. Il faut dire que ce mets emblématique de la gastronomie française confirme son statut de valeur sûre : 92 % des Français déclarent en consommer, soit + 2 points en 1 an. Surtout, ils comptent sur lui pour les fêtes de fin d’année puisqu’il s’agit de leur produit festif préféré pour cette période : près des ¾ (74 %) le jugent incontournable de leurs repas de fêtes.[2]
Un enthousiasme des consommateurs auquel s’ajoutent les premiers signes d’un retour à la normale pour la filière en ce début d’année 2024. En effet, depuis la décision du ministre de l’Agriculture d’abaisser le risque d’influenza aviaire de « élevé » à « modéré » le 18 mars 2024, et d’alléger les mesures de mise à l’abri des animaux. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour la filière, basée sur des élevages traditionnels où les animaux évoluent 90 % de leur vie sur des parcours extérieurs.
L’Interprofession du Foie Gras, Magret, Confit a décidé d’accompagner ce retour à la normale avec des actions d’informations à court terme, sur 2024, et plus long terme dans le cadre d’un programme européen conduit jusqu’à 2026. L’objectif : informer tous les publics du grand retour de leurs produits typiquement français, aussi bien consommateurs, restaurateurs, distributeurs, futurs cuisiniers, millénials, que simples curieux. Les produits seront mis en vedette à la télévision, sur les réseaux sociaux, sur le terrain, en magasin, dans les restaurants, dans les écoles hôtelières, etc. Des actions spéciales seront également dédiées au Magret, dont une grande campagne en préparation pour la télévision. A quelques jours de Pâques, les professionnels en profitent d’ailleurs pour souligner que le Magret, avec ses allures de viande rouge et ses qualités de la volaille, est une viande de caractère qui a une belle place à tenir dès Pâques !
Initiée par la France, la vaccination des canards est un atout pour l’ensemble de la filière avicole et ses premiers effets positifs se font déjà ressentir. Aujourd’hui prise en charge à 85 % par l’État et à 15 % par la filière, son coût devrait s’élever à 100 millions d’euros pour cette année 1, d’octobre 2023 à septembre 2024. Le CIFOG souligne aujourd’hui que cette charge supplémentaire maintient les coûts de production de la filière Foie Gras à des niveaux historiquement hauts. Aujourd’hui, l’Interprofession s’interroge sur le financement de la campagne pour l’année 2 et demande aux Pouvoirs publics de considérer que le dispositif est encore évolutif et en cours d’acquisition de connaissances : ils n’auront pas la capacité de prendre en charge la totalité des coûts alors qu’il s’agit de protéger l’ensemble de la filière avicole.
Freinées par les blocages liés à la vaccination au dernier trimestre, les exportations peinent à retrouver leur niveau historique. Ainsi, confrontée à la raréfaction de l’offre et donc à la hausse des tarifs des importations, la balance commerciale du Foie Gras devient déficitaire en 2023 : -3,53 millions d’euros sur l’année. Pourtant, les arrivées de Foie Gras de canard cru, qui représentent la plus grande partie des importations, ont reculé de 7 tonnes. De plus, la France est confrontée au refus de certains pays de rouvrir leurs frontières au Foie Gras de France en raison de la vaccination, dont l’innocuité sur l’humain est pourtant scientifiquement prouvée. C’est pourquoi les représentants de la filière et les autorités continuent de travailler pour faire preuve de pédagogie et de transparence auprès de leurs partenaires internationaux.
[1] Source : Circana, hypers et supermarchés, chiffres de la saison festive, du 9 oct. 2023 au 31 déc. 2023
[2] Source : Enquête CIFOG/CSA – décembre 2023
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